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Au Québec, se pourrait-il que l’école primaire publique soit responsable du haut taux de décrochage et du faible taux de diplomation?
Peut-on regarder pour une fois le problème sous cet angle?
(64% de diplomation après 5 ans, 80% après 7 ans) (source)?

L’école primaire est la première expérience de scolarisation que vit l’élève. L’enseignement primaire se définit comme : « …devant permettre aux enfants de développer leur autonomie et d’acquérir des compétences dans les domaines… ».  Si on parle d'autonomie, ne devrait-elle pas préparer l’élève à l’importance de poursuivre des études supérieures et le stimuler dans le but d’être diplômé?

Certaines personnes accusent le milieu de l’école privée d’être la cause de la situation de l’école publique au Québec. Cette situation (du publique) ne serait-elle pas plutôt une conséquence des mauvais résultats du primaire? L'école publique a tendance à évoluer par obligation, souvent pour tenter de corriger un problème, rarement pour prendre de l’avant.

Par ces interrogations, loin de moi l’idée d’accuser les enseignants du primaire d’être la cause de cette situation. Au contraire, c’est plutôt grâce à leur détermination que les dommages ne sont pas plus importants. Il ne faut pas oublier que leur modèle d’enseignement est en vigueur depuis des centaines d’années et qu’il n’a jamais été révisé véritablement en profondeur, à part quelques cosmétiques.

On exige des enseignants un effort de plus en plus grand avec une approche axée sur la performance. Et cet effort a un coût élevé sur leur santé mentale et sur l’enseignement offert aux élèves. La FAE indique que 43% de leurs absences sont attribuables à des causes psychologiques telles que l’épuisement professionnel, la détresse et la dépression.

Même si les intervenants en milieu scolaire semblent d’accord pour affirmer que les enseignants du primaire ont une tâche de plus en plus ardue, les propositions pour améliorer leur milieu de vie tardent à venir. Et ils se retrouvent de plus en plus isolés dans leur position.

Pourquoi faut-il que le modèle actuel du primaire évolue?

Lorsqu’un enfant vient au monde, sa faculté d’apprentissage est à son maximum. Il veut toucher à tout, il veut comprendre ce qui l’entoure, et il n’a pas besoin qu’on lui pousse dans le dos pour qu’il se développe, c’est inné en lui. Lorsqu’il arrive en maternelle, tout est pour le mieux puisqu’il poursuit ses apprentissages selon ses propres aspirations et intérêts, et à la vitesse du rythme qui est le sien. Les intervenants, quant à eux, s’ajustent constamment à ce qui l’intéresse pour lui permettre de se développer selon ses désirs. À cette étape, le monde est merveilleux pour l'enfant!

Mais, qu’arrive-t-il lorsqu’il entreprend son primaire? Son milieu change radicalement. On lui impose une personne qui va décider à sa place, un cadre de vie qui n’est plus le sien, il ne peut plus évoluer à son propre rythme. Il se voit imposer un milieu où on lui dit comment se comporter, qu’elles doivent être ses priorités, quand et de quelle manière il doit apprendre, et j’en passe. Il en vient à perdre complètement son autonomie et à remettre sa confiance entièrement dans le système en place (qu’on lui impose) pour assurer son développement personnel. Il perd sa capacité d’être responsable de son avenir…et c’est justement là le problème!

Bien sûr, tout n’est pas que noir ou blanc. Une majorité réussie malgré toutes ces embûches à passer au travers, d’autres décrochent…ou prennent beaucoup plus de temps que prévu pour s’en sortir.

Les enseignants sont eux aussi pris dans un système qui leur impose des façons de faire et des obligations qu’ils ont de la difficulté à maintenir. Année après année, la répétition des enseignements de base, les devoirs, les pratiques et les examens (toutes ces activités peuvent être automatisées) laissent peu de place au renouveau, à l’innovation, aux contacts humains. Pour plusieurs, l’habitude prend le dessus et mine leur moral. De plus, ils sont considérés comme les seuls responsables de la réussite de leurs élèves…de quoi mettre une pression supplémentaire sur leurs épaules. Une pression qui les conduit souvent au surmenage.

Les temps changent, la technologie change, et il est temps d’apporter une aide cohérente aux enseignants du primaire pour diminuer leur tâche de travail afin de leur permettre d’accomplir de nouveaux défis, de leur redonner de l’intérêt et toute l’importance qu’ils méritent. Pour cela, il est urgent de faire évoluer leur cadre professionnel afin qu’ils puissent utiliser des outils modernes d’enseignement comme : « l’enseignement automatisé des matières de base » (qui permet à l’élève de se scolariser à son propre rythme) et divers autres outils modernes qui libèrent l’enseignant des tâches répétitives, contraignantes. Ces nouvelles façons de faire lui redonneront un espace permettant ainsi d’évoluer dans son travail.

La réussite des élèves ne doit plus être de la seule responsabilité de l’enseignant. Il faut être en mesure de partager cette responsabilité avec le ministère, car c’est lui qui impose continuellement des changements en laissant à l’enseignant l’obligation de s’ajuster. Nous proposons « L’enseignement automatisé des matières de base » qui se compose d’une base de données qui inclue sous forme de vidéos tous les apprentissages prévus au cursus scolaire du primaire ainsi qu’un ensemble de tâches liées à ses apprentissages. Une base de données qui se met à jour facilement et qui pourrait être sous la responsabilité du ministère ou d’un organisme indépendant.

Il faut offrir également aux élèves des outils contemporains qui correspondent à ce qu’ils aiment utiliser pour communiquer et s’appuyer. Il faut améliorer leur autonomie et leur faculté d’apprentissage. Il faut mettre plus de confiance dans leur jugement pour les habituer à s'auto responsabiliser.  Se scolariser au rythme de quelqu’un d’autre n’est plus la solution. Il est important que chacun puisse le faire selon un rythme qui lui est propre. Si l’élève sent qu’il a le plein contrôle de sa scolarisation, il acceptera facilement l’aide extérieure et sa responsabilisation face à son propre avenir sera à son maximum. Soyez certain que le pourcentage de diplomation augmentera en flèche…